Du 3 au 18 août 2014

…bon le lion n’est pas mort ce soir mais moi, j’ai bien failli !

Jour 1 : dimanche 3 août – De Huanchaco à Tarapoto

La mission Amazonie se mérite, il faut d’abord trouver le moyen de rejoindre la selva (ici on ne parle pas de jungle). Soit par avion, ce qui réduit fortement le temps de parcours, ou par voies terrestre et fluviale, solution qui nous attire beaucoup plus. Ah, j’ai oublié de préciser que je stresse depuis plusieurs jours, le mot jungle me donne des frissons de terreur, j’ai donc développé des forts symptômes grippaux. Mais cette bonne crève ne fait pas pitié à Julie, on part quand même ! Nous sommes à Huanchaco sur la côte et devons nous rendre à Tarapoto en bus.

Durée prévue de voyage : 18h30 dont une grande partie de nuit. Oui ça commence à faire long mais nous en avons l’habitude maintenant et nous partons avec des gâteaux, des fruits et surtout de l’eau. Le bus fait un stop dans une ville, nous en profitons pour courir nous acheter des sandwichs et empenadas en tout genre, bref ce coup-ci, on a de quoi tenir un siège ! A peine fini de goinfrer nos nouveaux achats, qu’une hôtesse distribue à chacun un plateau repas : poulet riz… On n’y avait pas pensé à cette possibilité.

Repues, on va bien dormir !

Jour 2 : lundi 4 août – Tarapoto

Finalement, le trajet aura duré quasiment 21h et nous arrivons à Tarapoto en fin de matinée. Nous hésitons à repartir direct mais nos corps légèrement courbus implorent une halte. Surtout nous n’avons pas très bien dormi, surtout moi, impossible de respirer avec cette crève ! Une sieste et une bonne nuit dans un lit s’imposent.

On fait nos flemmardes, on passe la nuit à Tarapoto !

Jour 3 : mardi 5 août – De Tarapoto à Yurimaguas

Selon nos infos, des taxis font la route entre Tarapoto et Yurimaguas avec quatre passagers. Arrivées sur place, il s’agit en fait de minibus bondés. Si la file d’attente nous a d’abord paru très organisée, on s’est vite rendu compte que c’était la guerre. Le nombre de passagers en attente est bien trop important par rapport aux bus prévus alors un marché parallèle s’est organisé, des bus plus chers partent sans cesse mais il faut choper une place. Notre tactique fait encore des miracles, Julie s’engouffre dans un minibus, bloque nos places et moi je gère nos énormes sacs, à soulever sur le toit. Bizarrement, on ne fait jamais l’inverse ! 2h30 de trajet pour arriver à Yurimaguas, ville de départ des bateaux vers l’Amazonie…

Dès notre arrivée à Yurimaguas, nous fonçons au port de la Boca et un bateau part demain, le Gilmer. Nous montons à bord et sommes déjà saisies par l’odeur : il y a des poulets partout. Non, pas dans des cages, ils sont en liberté et courent sous les hamacs des gens. Y’a pas moyen de prendre ce bateau, l’odeur va être épouvantable dans trois jours, en plus il y a déjà des cadavres. On attend le prochain, vendredi ou dimanche.

Y’a pas moyen de choper la grippe aviaire !

Jour 4 : mercredi 6 août – Yurimaguas

Passage à la Boca, les poulets ne sont toujours pas partis mais un autre bateau est arrivé pendant la nuit. Il est parfait et doit repartir rapidement. Prise de renseignements, il y a encore des poulets à bord donc le capitaine ne prend pas de passagers, il respecte la loi quoi !

Cette nuit, on a découvert que la réception faisait location de DVD. Notre chambre donne en plus sur la réception et la réceptionniste écoute à fond des émissions de télé-réalité. Allez hop on change d’hôtel.

Une nuit de plus avec ces bruits, on ne survivra pas !

Jour 5 : jeudi 7 août – Yurimaguas

Passage à la Boca, un bateau super est là, le Edouardo X, il part vendredi. Impeccable, visite rapide et nous réservons une cabine pour la nuit (préférable aux hamacs pour éviter le vol dans nos gros sacs). Rendez-vous le lendemain à 13h. Pour l’instant, direction le marché pour acheter nos deux hamacs (pour la journée, car il fait une chaleur à crever dans la cabine), des tupper pour nos repas, des litres d’eau, des gâteaux, des fruits et surtout des draps anti-puces.

Bref les bourgeoises vont prendre le cargo !

Jour 6 : vendredi 8 août – Yurimaguas

12h00 : on emménage sur le bateau avec tout notre bardat. Il n’y a déjà plus de place, on doit pousser les autres pour mettre nos hamacs. Départ prévu à 15h00 mais notre bateau ne semble encore pas vraiment rempli. Rapidement, nous faisons connaissance avec la dizaine de blancs présents sur le navire, des anglais, des autrichiens, des australiens. Rapidement, nous découvrons qu’aucun ne parle espagnol et nous nous retrouvons à devoir faire les interprètes avec la population hispanique. Là, vous pensez bien évidemment que cette tâche est revenue à Julie… Et bien, j’ai aussi du le faire, comprendre l’espagnol et retranscrire en anglais (et vice-versa), inutile de préciser que ce fut épique !

15h30 : on nous apporte un repas (celui du soir), le départ est repoussé à 17h.

18h00 : un camion commence à être déchargé.

C’est sur, on reste à quai !

Jour 7 : samedi 9 août – Yurimaguas

On est toujours à quai et les porteurs chargent des kilos et des kilos d’oranges et de mandarines.

Départ prévu à midi… Puis à 15… On nous apporte à manger dans des barquettes, on a acheté des tupper pour rien !

D’autres blancs arrivent, c’est la guerre des hamacs, Julie ne quitte plus le sien !

Le capitaine du bateau d’à côté nous nargue “Vous partez demain”. Sur le port, c’est une vraie guerre psychologique, chacun veut remplir son bateau alors c’est rumeurs, mensonges, etc…

20h30 : YES, départ. Tout le monde est sur le pont. Là, vous êtes en train d’imaginer le Titanic quittant New York… Edouardo X, ce n’est pas tout à fait ca!

22h30 : on s’échoue lamentablement sur un banc de sable… On ressemble finalement un peu au Titanic ! Le moteur vrombit, on passe de droite à gauche mais impossible de se décrocher.

Finalement on n’est pas parti !

Jour 8 : dimanche 10 août – De Yurimaguas à Iquitos

3h00 : on est toujours collé à notre banc de sable.

7h00 : on avance enfin.

Premier arrêt dans le village de Lagunas. Journée à ne rien faire d’autre que regarder le paysage et à manger nos barquettes (bien meilleures que celles servis à ceux qui n’ont pas de cabine).

C’est sur, on est des baroudeuses VIP !

Jour 9 : lundi 11 août – De Yurimaguas à Iquitos

6h00 : la nuit a été courte à cause du bruit, le bateau s’est arrêté dans plein de villages. Et là, ce sont nos voisins, musique à fond, qui se croient seuls au monde ! Mais, par chance, on se réveille avec des dizaines de dauphins autour de nous, des petits gris et des gros roses !

16h00 : stop au village de Nauta, endroit où une route rejoint Iquitos en 2h00. Tous les blancs sortent, dont nos copains autrichiens Hanz et Mo. Nous hésitons à quitter également le navire mais nous poursuivons.

Encore une nuit, en fait, on aime les cafards !

Jour 10 : mardi 12 août – D’Iquitos à Santa Maria de Fatima

6h00 : arrivée à Iquitos (NB : 8h en bateau vs. 2h en voiture). Nous n’avons pas quitté le navire que déjà les moto-taxis et guides (qui peuvent être les mêmes) nous agressent pour nous vendre leurs services. A cette heure-là, on jette tout le monde !

On se fait quand même déposer sur la “Plaza de Armas”, place que l’on trouve dans toutes les villes. Et on attend comme deux pauv’ filles qu’un truc ouvre pour prendre un petit dej’ et pour appeler notre contact.

8h00 : notre guide, Luis, vient nous récupérer et direct nous partons pour la selva. Enfin, avant, il nous abandonne comme deux cloches avec nos énormes sacs, près d’un embarcadère sale et disparaît quasiment une heure avec notre argent !!! Il nous a été recommandé mais on commence à se demander s’il va revenir. Finalement, il réapparaît avec des sacs de courses et nous embarquons sur une pirogue à moteur. Deux heures de remontée de l’Amazone et nous arrivons au lodge : rustique mais il y a l’essentiel, c’est plutôt bien foutu.

Je sais déjà que mes amies, les araignées, seront bien là. Rapidement, j’apprends par Mathilde et Céline, les étudiantes en psycho-motricité, bénévoles au Pérou (j’arrête là pour leurs CV), qu’une tarentule bien poilue habite dans un palmier au milieu du camp ! Plus agréable, nous découvrons une famille de micro-singes qui réside dans un arbre : ils sont tellement minuscules, 15 cm environ.

Histoire d’entrer directement dans le vif de la selva, nous partons pour une balade de nuit après le dîner. Luis prend sa machette pour les serpents mais nous allons chasser la tarentule. Rien que le mot, j’en ai des bouffées de chaleur. Nous verrons un escargot, une grenouille et des yeux au loin.

On a dompté la selva !

Jour 11 : mercredi 13 août – Santa Maria de Fatima

Réveil 7h00. On a bien dormi sous nos moustiquaires. C’est d’ailleurs le seul endroit où Julie se sente bien, elle est déjà tâchetée de partout (visage et fesses compris) car les moustiques sont vraiment carnivores ici !

Et on repart en balade, de jour, on préfère. La selva est tellement humide, on patauge sans cesse dans une grosse gadoue. Dès que Luis s’arrête pour des explications (animaux, arbres et plantes médicinales), nous sommes encore attaquées par les moustiques affamés.

Après le déjeuner, nous partons à la pêche aux piranhas dans la lagune Pungayo, derrière le camp. On en chope quand même trois avec notre bout de bois, un fil et un hameçon. Bon j’avoue, nous avons mis un gros bout de steack en appât. Vu que les monstres dévorent tout (viande et hameçons), la partie est vite stoppée. On finit par faire un tour dans la lagune sur notre pirogue et c’est pas mal non plus.

Dans la soirée, je vais dans la chambre un peu stressée car nous avons une araignée assez imposante qui squatte depuis le midi, mais je la tiens à l’oeil. Au moment de ressortir, mon faisceau de lampe torche tombe sur une énorme araignée sur la porte, à quelques centimètres de la poignée. Impossible de sortir, ni même de m’approcher ! Je commence vraiment à transpirer, il ne faut pas qu’elle bouge ! “Julie… Julieee… JULIEEE” mais elle discute tranquillement. Je commence vraiment à paniquer. Ouf, Luis m’entend et vient éclater le monstre. Je lui avais dit que j’avais peur des araignées mais il vient vraiment d’en prendre conscience.

C’était vraiment la journée de la peur, enfin pour moi !

Jour 12 : jeudi 14 août – Santa Maria de Fatima / La Isla de los Monos

Ce matin on se réveille facilement, c’est le moment qu’on attend depuis le début : l’île aux singes. Bon, le centre est vraiment pour les touristes mais l’idée de les toucher, on kiffe.

Nous ne serons pas déçues, plusieurs spécimens viendront sur nos épaules ou dans nos bras pour essayer de nous piquer à manger : des vrais voleurs ! Mais la belle image restera ce début de romance entre Julie et une guenon, elles passeront de longues minutes dans les bras l’une de l’autre.

L’après-midi sera tranquille et consacrée à la visite du village de Luis, Santa Maria de Fatima. Le village n’est pas construit autour d’une place centrale mais autour du terrain de foot : étonnant non ?! Et la tonte s’organise de façon collective : un gars fait des bandes d’un mètre de large (au coupe-fil) sur toute la longueur du terrain et chacun tond sa partie (à la machette). Le village est proche du fleuve, toutes les maisons sont sur pilotis, on se croirait au Cambodge. Sauf qu’ici, la visite se fait tranquillement, aucune sollicitation, les villageois nous saluent, c’est tout!

Au retour, un orage éclate, nous cavalons sur le chemin de terre quand Luis nous stoppe net : un serpent est au milieu du chemin. Pas bien gros mais les tâches vertes sur son corps ne le rendent pas très sympathique. Et bien sûr, Luis n’a pas sa machette alors il arrache une branche et éclate l’animal. Maintenant, nous pouvons passer.

On aime la vie sauvage mais on préfère les voir en cages !

Jour 13 : vendredi 15 août – Santa Maria de Fatima / San Rafael

Visite d’un nouveau village, San Rafael, le terrain de foot est encore le centre du village ; et nous qui pensions que ce serait l’église ! Mais surtout nous découvrons une petite cabane où quelques enfants semblent concentrés à trier des bocaux. Le senor des lieux nous invitent à entrer et commence à nous baragouiner des trucs. Vu notre haut niveau d’espagnol, nous décrochons rapidement mais nous comprenons qu’il s’agit de papillons ! Après un cours de rattrapage, nous savons maintenant qu’il s’agit d’un espace de sensibilisation. Chaque espèce de papillon se développe dans un type d’arbre… Si déforestation… Plus de papillon… Pas con !!! Malheureusement, nous devons rentrer dans une serre à papillons, nous détestons ces trucs et là, ils sont vraiment énormes.

Julie ayant eu un coup de coeur pour un collier en plumes et haricots, nous passons l’après-midi à faire le tour des villages alentours pour lui en trouver un. L’objet est introuvable mais une famille finit par lui en faire sur place.

On est vraiment des princesses !

Jour 14 : samedi 16 août – De Santa Maria de Fatima à Iquitos

Dernier réveil sous nos moustiquaires, dernières attaques des carnivores affamés (les moustiques bien sûr). Nous quittons les lieux sur notre pirogue, accompagnées une nouvelle fois de Luis et “Chaman”: ah oui, on ne l’a pas encore dit mais “chaman” est vraiment le chaman du coin, le spécialiste de l’ayahuasca. Ici, ceux qui le désirent peuvent être initiés…

Bref, nous sommes raccompagnées à Iquitos par nos deux sages, 2h30 de voyage et nous retrouvons la ville. Un hotel confortable, sans insecte, quel bonheur !

Nous avons fait nos premiers pas en Amazonie mais nous ne sommes pas véritablement rentrées dans la vraie jungle sauvage. Pour ça, il aurait fallu s’engouffrer plusieurs jours en autonomie… mais ce n’est pas pour tout de suite !!!

Bref…

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