Du 10 au 24 mai 2014
Du Vietnam, nous avons entendu à multiple reprises, lors de nos rencontres, “le pays est magnifique mais les gens ne sont vraiment pas sympas !”.
Vingt jours dans les montagnes du Nord où nous avons toujours eu un accueil sympathique, voire chaleureux. Il est vrai que les deux blanches, débarquant sur leur moto qui balance une épaisse fumée, ne passent pas vraiment inaperçues dans les petits villages un peu perdus. Chaque stop était l’occasion d’un rassemblement autour de nous, essentiellement des hommes et des enfants, les femmes restant en retrait. Ces messieurs ne pouvaient s’empêcher de parler sur notre engin “MIN-KAAAA” avec une prononciation impossible pour nous, “yes, Minsk”. Mais leur intérêt pour la moto ne s’arrêtait pas là, il fallait qu’il la touche, toujours la toucher, particulièrement le levier d’embrayage, comme si la qualité d’une moto se repérait à cette poignée. Tous, ils l’auront touchée ! Bref, nos arrivées dans les villages n’étaient pas discrètes et nous étions rapidement entourées. Pendant vingt jours, nous avons croisé des Vietnamiens curieux de nous, des Vietnamiens souriants et agréables, des Vietnamiens qui nous ont souvent guidées sur nos routes pourries, des Vietnamiens qui ont réparé notre moto sans exagérer sur les prix. Alors pourquoi cette image si négative du Vietnamien ?
Descendues de nos montagnes, nous arrivons à Hanoï. Déjà, surprise, nous ne sommes plus les stars de la ville !!! Les visages sont moins souriants, les gens beaucoup plus froids, bref nous sommes dans une grande ville, il faut qu’on se réaclimate tout simplement.
Puis direction la Baie d’Along, en passant par l’île de Cat Ba. A 100km d’Hanoï, il faut rejoindre (avec notre moto bien sûr) le port d’Haiphong pour embarquer sur un ferry.
Première surprise : le Routard préconise une compagnie de ferry à 80000 dongs le passage. Nous arrivons sur place quelques minutes avant le départ, une femme nous saute dessus pour nous vendre les billets, 150000 dongs chacune, plus 150000 dongs pour la moto. Soit disant les prix ont doublé en deux ans à cause de l’essence. Il y a urgence, le bateau va partir. Nous cherchons les autres compagnies, rien. Deux, trois personnes interviennent et nous maintiennent que ce sont les nouveaux prix, il y a juste une compagnie, bref, on n’a pas le choix. La moto est portée à bout de bras, par six ou sept mecs, sur le toit du bateau, au milieu des bagages et d’énormes sacs, incroyable ! Un peu énervées, nous embarquons sur le vieux rafiot avec l’étrange sensation de s’être fait avoir. Deux autres français rencontrés sur le bateau auront payé 200000 dongs chacun, pas de chance !
Deux heures plus tard, arrivée sur l’île de Cat Ba. Tous les gens débarquent, des dizaines de gars s’activent à vider le chargement du toit, notre moto a bien évidemment basculé sur les sacs à cause de la houle (mais au moins elle n’est pas tombée à l’eau, ouf !). Nous attendons patiemment sur le quai, accompagnées d’un couple d’américains également motorisé. Au bout de quelques minutes, deuxième surprise, un homme nous interpelle et demande 50000 dongs de plus pour descendre la moto. Refus catégorique ! Quelques « chefs du déchargement » comprennent que nous ne paierons pas et que nous envisageons de décharger nos véhicules nous-mêmes avec des planches posées sur le bateau. Le ton monte, un chef particulièrement excité s’agite autour de nous, nous bouscule. Cela nous fait bien sourire jusqu’à ce qu’il lève la main devant ma tête ! Heureusement, il se ravise mais je crois réellement que j’ai failli en prendre une. Heureusement, l’Américain avait des gros bras et a bien porté notre moto entre le quai et le bateau.
Après toutes ces émotions, nous décidons d’aller boire des boissons bien fraiches. A peine posées, un belge nous saute dessus pour nous informer de la situation à Cat Ba : “Faites attention, c’est une véritable mafia ici!”. On se dit qu’il est un peu parano le monsieur mais… A Cat Ba, il faut demander le prix de chaque chose avant d’envisager de la consommer, sinon c’est l’arnaque totale sur les prix. Un café est à 20000 dongs en général mais à Cat Ba, il peut etre facturé 40000 dongs. A Cat Ba, si tu veux manger des fruits de mer, viens avec ta balance, car 1kg de palourdes présentées deviennent 500g dans l’assiette.
Pour se rendre à la Baie d’Along, choper un petit bateau à l’embarcadère nous paraissait être une évidence. Et bien à Cat Ba, tout le business de la Baie d’Along est totalement verrouillé ! Impossible de négocier sa petite balade de façon autonome. Tous les hôtels, toutes les agences proposent le même programme, au même prix et aucun embarcadère n’est accessible, histoire de décourager toute tentative !
Alors nous avons traversé l’île avec notre moto, là où les touristes ne peuvent aller sans payer très cher un taxi ou sans avoir loué très cher un scooter. Et là, dès notre arrivée sur l’embarcadère, un homme est venu à notre rencontre pour nous proposer une balade, sur un petit bateau, sur la Baie d’Along. Ouf, Cat Ba n’est pas pourrie jusqu’au bout !
Alors nous avons passé la journée sur un petit bateau bien bruyant avec un pêcheur et sa femme. Une journée bien tranquille, au milieu de paysages somptueux. Le repas sur une maison flottante, dans leur famille, c’était parfait ! Ou presque… en vérifiant sur Google Maps, nous n’étions qu’à l’entrée de la Baie d’Along. On est à Cat Ba quand même !
Bref, nous avons détesté Cat Ba, les gens sur cette île prennent vraiment les touristes pour des cons. Ils sont malhonnêtes et désagréables, voire agressifs et violents. Les prix sont exorbitants, la bouffe est dégueulasse.
Après notre retour, nous avons rencontré sur Hanoï des membres de la famille vietnamienne de Julie. Ils ont confirmé nos impressions sur Cat Ba. Ils n’y remettront pas non plus les pieds. Par contre, ils nous ont rassuré et assuré que les Vietnamiens dans le restant du pays seront aussi chaleureux et agréables que dans le Nord. Alors adieux Cat Ba !
Bref…