Du 17 juin au 3 juillet 2014

Six mois de voyage et un certain nombre de personnes croisées dans les rues, dans les restos ou les transports. Six mois où nous avons développé un sixième sens, le « radar à relous », le radar qui détecte les mecs venant nous parler parce qu’on est blanche. Et dans leur esprit, les blanches ont forcément plein d’argent, à leur donner bien sûr ! Évidemment, chaque pays a eu son lot de belles personnes, venues simplement nous voir par curiosité, pour nous aider, alors nous ne sommes pas en permanence sur nos gardes, ce serait horrible sinon.

Nous débarquons en Indonésie :

Jakarta, nous retrouvons Aurélie et Léo, le temps d’une soirée où nous galérons à trouver un endroit correct pour manger et boire un coup. Le quartier de notre hôtel est glauquissime.

Jogjakarta, d’où nous partons gravir le Mont Mérapi, notre premier volcan avec Aurélie en célibataire. Oui je dis bien gravir car 1500m de dénivelé en 4h, en pleine nuit et bien cela a été très sportif ! Surtout la dernière heure d’ascension dans du sable, sur de la lave, au milieu des vapeurs de soufre. Mais quel spectacle arrivé en haut, MAGNIFIQUE.

Pangandaran et Batu Karas, « stations balnéaires », choisies pour nous reposer et surtout faire du surf. Julie a réussi à monter sur la planche à sa première tentative, merde impossible de la chambrer ! Les lieux n’étaient pas forcément à notre goût mais nous n’avions qu’une quinzaine de jours alors il fallait faire des choix.

Jogjakarta reste notre coup de cœur avec ses ruelles colorées et ses murs envahis de street art. Mais la vraie révélation est venue des Indonésiens. Ils sont nés avec le sourire aux lèvres, ce n’est pas possible !

Doucement, je les repère, approcher, tourner autour de nous, timidement. S’ils ont un appareil photos, ils demandent simplement de poser avec eux (tiens, on n’avait pas vécu ça depuis l’Inde). Évidemment, nous prenons la pose, ce qui déclenchera quelques moments d’hystérie collective. Soit ils ont les mains vides et nous entendons cette petite phrase avec une voix mal assurée, voire chevrotante « Where you from ». Je crois même deviner qu’ils la répètent dans leur tête avant d’oser la formuler. Tous nous abordent avec cette phrase, non pas un « hello » qui paraîtrait plus approprié, mais « where you from ». A croire que les écoles indonésiennes leur font répéter cette phrase en boucle.

Même Agus, ce prof de math croisé à Jogjakarta, n’y dérogera pas alors qu’il maîtrise le français à la perfection. Un vrai moulin à paroles, il nous détaille tous les bons plans ou les inutiles de la ville. Je reste sur ma réserve, j’attends le moment où il nous vendra son « tour » ou autres. Au bout d’une demi-heure, il nous sert la main, nous donne son adresse, son téléphone à Sumatra et repart. Il voulait juste parler français pour mettre en pratique ses cours de l’Alliance.

Quelques minutes après, un vieil homme nous accompagnera de longues minutes sur la route du « temple du batik », près de chez lui. Il nous parlera de sa famille, de sa maison, « mais qu’est-ce qu’il veut ? Il veut nous la vendre sa maison ou quoi ?! ». Il nous fait rentrer dans un passage un peu bizarre, j’avance un peu dubitative « il nous amène où celui-là encore ? ». Une petite boutique apparaît, il nous sert la main et repart.

Ou cet autre commerçant qui nous hélera « je peux vous aider ? » (en anglais bien sûr) (je traduis car, maintenant, je comprends) alors que nous sommes penchées sur notre carte pour essayer de nous repérer dans le dédale de rues. Et le voilà parti dans son rôle de guide des environs, ce qui vaut le coup ou pas : « pour Borobudur, très cher, essayez de passer par la sortie ». Nous suivrons son conseil, nous essaierons de corrompre les gardes à la sortie du site mais échec total. Alors nous paierons le prix fort pour découvrir un nouveau temple, de nouveaux cailloux, mais Borobudur ne ressemble à aucun autre !

Quelques jours en Indonésie et c’est fou tous ces gens qui veulent nous aider et nous refiler les bons plans sans rien attendre en retour. Six mois de voyage et on n’était pas du tout habituer à cela. Alors petit à petit, nous avons baissé la garde. Le reste du voyage se poursuivra sourire aux lèvres, avec de nombreux échanges désintéressés, vraiment de belles personnes ces Indonésiens.

Cela paraît une évidence, le pays est grand et nous n’avons rien vu, on reviendra.

Bref…

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