Du 29 septembre au 9 octobre 2014
La décision est prise, le 1er octobre, j’arrête de fumer alors je ne vais pas vous raconter une histoire à l’eau de rose… loin de là.
Le 29 septembre, nous entrons au Brésil par Corumba. Ville étrange où des cadavres de mygales traînent dans les rues du centre. Autant dire que l’envie d’y rester s’amenuise de mètre en mètre et que l’envie de fumer atteint son paroxysme.
Il fait une chaleur à crever, un jour de plus ici et on sera lyophilisées alors départ dès le lendemain pour Bonito et ses eaux translucides.
Nous y trouvons une auberge où nous avons une petite maison pour nous toutes seules, au milieu du jardin et des hamacs. Endroit parfait pour fumer sa petite clope après le repas mais demain j’arrête.
1er octobre : repos et internet au programme, ça tombe bien mal, je vais être totalement obsédée par la clope, alors je vapote, je vapote.
2 octobre : direction Gruta do Lago azul. Sur les photos, un lac souterrain bleu turquoise contraste avec le jaune des stalactites. L’affiche est alléchante mais photoshop est passé par là et nous restons le bec dans l’eau. En plus, le guide ne s’arrête pas de parler, nous ne comprenons pas un mot, cette grotte est d’un ennui ! C’est clair comme de l’eau de roche, cette visite est survendue par les agences. Malgré la déception, je résiste et ne me jette pas sur une clope.
3 octobre : le programme met l’eau à la bouche, snorkelling à Rio do Prata, on se laisse flotter dans des eaux limpides regorgeant de poissons. Dans la vidéo de présentation à l’agence, les nageurs croisent un tapir et un anaconda mais ceux-là, on préfère éviter de les croiser. Dans notre magnifique combinaison et notre gilet de sauvetage, nous sommes comme des poissons dans l’eau. Au moins avec le tuba, je ne pense pas à la clope. Mais dès la sortie de l’eau, je poursuis tous les fumeurs pour inhaler leur fumée, mon cerveau part à vau-l’eau. Allez deux jours, c’est déjà bien ! Pourtant, je m’agace rapidement, mes réactions me surprennent, ce que je zappe habituellement prend vite des proportions importantes, il va finir par y avoir de l’eau dans le gaz avec Julie.
Dernier jour à Bonito, nous passons la journée à l’auberge, rien de prévu, le bus est en fin d’après-midi. Journée à attendre, un cauchemar quand on ne peut pas fumer… Bilan, on s’engueule. Pourquoi je ne sais plus, sûrement une futilité mais je suis vraiment tendue, il faut que je mette de l’eau dans mon vin.
Une nuit de voyage en bus et nous voilà à Foz d’Iguaçu pour admirer les célèbres chutes, 5ème jour sans tabac. Je commence à être assez fière de moi. D’abord les chutes du coté brésilien. Un chemin surplombe des petites chutes et on arrive sur des passerelles sous/sur la chute vertigineuse. En quelques secondes nous sommes trempées, le bruit est assourdissant. Sans vouloir jouer les blasées, on s’attendait à plus grandiose. Julie hésite à revenir du coté argentin. « On n’a pas fait toute cette route que pour ça et on le regrettera si on n’y va pas » apporte de l’eau à mon moulin ! On y va demain.
Et heureusement ! Le parc est magnifique, la vue est bien plus belle. L’eau sort de partout à travers la jungle, des animaux surgissent sans cesse, les chutes sont vertigineuses ! Quel spectacle ! C’est bien simple, j’en oublie presque la cigarette, la journée passe à une vitesse, je me croirais presque sevrée !
Mais le lendemain, encore un bus en fin de journée. C’est l’anniversaire de Julie, qui selon la légende s’engueule forcément avec quelqu’un au lieu de célébrer sa naissance. On n’y échappe pas, on s’engueule ! Pourquoi ? Je le sais parfaitement et en tairai ici les raisons, mais à ce moment, l’envie de fumer devient intolérable… Chat échaudé craint l’eau froide, à partir de ce jour, nous prendrons le bus le matin !
9 jours sans cigarette… 9 jours à dévorer comme jamais j’ai l’impression de gonfler à vue d’œil… 9 jours où les tensions entre Julie et moi n’ont jamais été aussi importantes. Je me refuse à jeter le bébé avec l’eau du bain mais reprendre la clope arrangerait sûrement tout…