Du 3 au 19 décembre 2014

La route australe approche. Vous vous souvenez de la tente achetée à Valparaiso ? Et bien, c’est là que nous devons l’utiliser !

Deux questions nous taraudent cependant : est-ce qu’on loue une voiture ? Et surtout, comment est la tente ? Alors, avant d’entamer la fameuse descente, nous allons la tester sur l’île de Chiloé. Histoire de minimiser les risques, nous louons une voiture pendant 4 jours, nous pourrons toujours dormir dedans !

Première journée : premier passage de ferry, cross sur les routes défoncées de l’île (on a quand même pas loué une voiture pour prendre les mêmes routes que les bus !) et deuxième passage de ferry. Du coup, le soir, y’a pas moyen qu’on dorme dans notre tipi. Recherche d’hospedaje à Achao pour la nuit. Alors une hospedaje, c’est comment dire… Un peu rendez-vous en terre inconnue mais en ville ! On dort chez « Clarisse », enfin on l’appelle comme ça car on ne sait absolument plus ce que nous a dit la dame. Chez Clarisse, il y a beaucoup de chambres (vides) et surtout beaucoup de moquettes… au sol mais aussi sur les murs. Et cette déco très tendance se retrouve à peu près dans toutes les hospedaje ! Et chez Clarisse, Tom et Tommy, les 2 labradors, montent la garde, enfin ils montaient la garde dans l’ancien temps quand ils n’étaient pas obèses et vieux ! Mais pour moi, les deux monstres sont comme d’habitude, des agresseurs potentiels. Alors que je fume ma dernière clope dans la nuit froide, un gamin claque la porte de l’entrée et m’enferme dehors avec les 2 molosses, « Rendez-vous en terre inconnue » devient « Cujo » de Stephen King ! Finalement, nous survivons à ces conditions extrêmes et quittons Clarisse qui nous fait un gros poutou.

La balade sur Chiloé se poursuit, chemins après chemins, églises après églises, on arrive dans le parc national. Ce soir, c’est le grand soir, nous dormons dans la tente, enfin si on arrive à monter l’engin ! Le camping se trouve juste à l’entrée du parc, au milieu des arbres. Allez on attaque. Vingt minutes nous suffisent, on est assez fières de nous. On allume un petit feu, on est assez fières de nous, finalement on assure pour des novices du camping. Bon la nuit sera assez fraîche, il pleut au réveil et cette tente est tellement mal foutue. Dès que nous entrons ou sortons, nous sommes complètement trempées et on mouille l’intérieur de l’habitacle. Et comment on va replier ce truc trempé ? Et face à ce dilemme, face à cette satanée tente, nous percutons que nous l’avons montée à l’envers ! Le coté long de la toile du dessus se met devant en fait pour protéger… Aaah… Bref, les deux bourgeoises en camping !

Le 7 décembre : Ouf, nous avons rendez-vous à Castro avec Martin et Lucile, un couple de français en tour du monde rencontrés à Puerto Varas, quelques jours auparavant. Ce soir, ce sera hospedaje. Mais dans celle-ci, en plus de l’exotisme de la moquette, il y a les odeurs. Mais ce n’est pas grave, petite soirée tranquille entre français. L’apéro a été parfait et long, on en a même oublié de manger, ça ne nous est pas arrivé souvent cette année !

Le 8, dernière nuit à Ancud, nous cherchons un camping… en vain ! Nous sommes obligées de nous rabattre sur une hospedaje, ce qui dans cette ville n’est pas simple ! Finalement, nous tombons à nouveau sur un couple de vieux tout mignon. Difficile de les comprendre, tant leur accent semble fort, mais ils prennent le temps de reformuler. Madame ne cesse de nous caresser le bras. Et un poutou en partant !

Bilan de Chiloé : la voiture est très très chère, trop chère pour nous. Le camping paraît en revanche envisageable donc on attaque la route australe « à pied ».

Après plusieurs heures de bus / ferry / bus / ferry / bus / ferry / bus (oui oui tout ça!) sur des routes plutôt en bon état (on s’attendait à ne faire que de la piste), on arrive à Chaiten pour une nuit de camping. Nous découvrons un jardin, trois tentes et plein de vélos. Surprise, que des français : Martine et Christian qui se font la route australe sur des vieux VTT, Aymeric et Gaëlle, un an en Amérique du Sud sur leur tandem, et Anne-Sophie partie trois mois en Patagonie sur son vélo couché. Du coup, avec tout ce public, sous la pression, nous nous appliquons à monter notre tente… à l’endroit quoi ! Soirée bien sympa avec tous ces fous (enfin, à nos yeux…).

Stop suivant à La Junta. Nous montons notre tente et partons à la recherche d’un resto pour le soir. Le Gauchito sonne bien à notre oreille. Une mamie nous ouvre et nous demande ce que nous souhaitons pour le dîner : « Steak et patates ? ». Ok, on valide. Deux heures plus tard, on revient, mamie nous a préparé notre petit repas comme à la maison. Il n’y a que nous, on n’est pas vraiment sûres que ce soit un resto en fait. Elle est tellement chou et on a bien mangé. Le lendemain, on s’est prévu une journée de marche dans les alentours alors on lui commande à nouveau notre dîner (oui, mamie a besoin de se préparer, on ne débarque pas chez elle à l’improviste). Rendez-vous à 19h.

Le lendemain, à l’heure dite, nous sonnons à sa porte. Mamie arrive à fond, nous ouvre et nous dit être soulagée « je croyais que vous n’alliez pas venir ». Oh non, on craque, elle est tellement mignonne. Nos assiettes sont déjà prêtes : une énorme cuisse de poulet avec des petits pois et une montagne de patates. La pauvre, elle a cru avoir préparé tout ça pour rien, ça nous rend trop triste. Enfin ça passe vite et on engouffre le festin. Une fois repues, nous la quittons, elle nous fait un gros poutou.

14 décembre, passage éclair à Coyhaique. Les bus sont complets pour quitter la ville mais pas moyen de rester ici. Alors nous posons nos sacs sur le bord de la route et faisons du stop.

En cinq minutes, un joli 4×4 s’arrête, Pedro rend visite à ses parents à Cerro Castillo, notre prochaine étape, parfait. Il nous fait le guide et s’arrête même pour que nous prenions des photos. On devrait peut-être faire du stop plus souvent. La ville n’est pas très accueillante au premier regard, on se demande un peu où on va pouvoir dormir, rien ne fait rêver. Julie part en mission et nous dégote l’endroit parfait… Enfin pour elle ! Une estancia, des chevaux partout et trois chiens : parfait ?!!! L’endroit est magnifique, entouré par les montagnes. Julie part direct faire sa gaucho et m’abandonne au milieu de tous ces animaux, histoire que je m’adapte. Felipe nous offre pour le goûter un asado, un agneau qui a cuit longuement à la broche depuis le midi. Autant dire que la viande est savoureuse, même le gras est un délice. Nous profitons de ce bel endroit une journée de plus et décidons d’aller à la laguna verde sur les hauteurs du village. 9 heures de marche plus tard, nous revenons au village, fatiguées, affamées… nous n’avons jamais trouvé la lagune en question… donc énervées !

Le 20 décembre, nouveau voyage en bus jusqu’à Cochrane. La route est défoncée, on avance à deux à l’heure, c’est le pire trajet qu’on ait eu. On a une vraie pensée pour nos compatriotes français qui vont devoir passer par ici sur leurs vélos dans quelques jours ! A peine arrivées, nous apercevons un joli café qui nous fait de l’œil. Un expresso… puis deux, l’endroit est bien cosy et le propriétaire des lieux est à nouveau un papi bien sympa et bien bavard.

Le lendemain, nous sortons de notre tente sous la pluie et partons à la journée pour Tortel. Notre papi ouvre son café plus tôt, rien que pour nous, pour que nous puissions prendre notre café. Il trouve le temps de parler politique, son conseil du jour : « pour le bus, mettez-vous à droite, mais gardez le cœur à gauche ! », autant dire qu’il nous plaît celui-là ! Tortel est sous un déluge de pluie et de vent. Nous arpentons les passerelles qui permettent de circuler dans le village mais rapidement nous sommes gelées. Nous trouvons refuge dans l’unique restaurant ouvert. Chouette un poêle bien chaud et une mamie ! Enfin… la mamie est en fait un peu sauvage… Julie veut mettre à sécher sa veste près du poêle mais mamie lui signifie que ce n’est pas sa place! Autant dire que leurs relations se sont tendues et pas de poutou à notre départ ! Retour à Cochrane, la pluie ne cesse de tomber, y’a pas moyen qu’on dorme sous la tente, allez hop on se réfugie dans l’hospedaje bien chaude et on retourne chez papi !

Nouveau bus pour Chile Chico, notre dernière étape australe. On longe le lac General Carrera, à flanc de montagne, ça nous rappelle la Bolivie, les paysages sont vraiment grandioses. On regrette presque de ne pas être en vélo pour profiter davantage du panorama… Non là, je plaisante !

Une dernière nuit très froide dans notre tente, histoire de nous rappeler que nous approchons de la Terre de Feu. Une dernière nuit au Chili car ce soir, nous partons pour l’Argentine !

Bref…

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