Avant notre départ, l’Inde était LE gros point d’interrogation. Des voyageurs de retour ont détesté : trop de monde, une pression omniprésente, exaspérante, étouffante et cette misère qui rend le voyage insupportable. Et d’autres, amoureux de ce pays, en parlent avec plein de couleurs dans les yeux. Allions-nous tomber sous le charme ou nous enfuir, y passer un mois et demi ou une semaine ?

Au Népal, plusieurs rencontres nous avertissent sur les dangers, les difficultés que nous pouvons rencontrer en tant que voyageuses. Malgré leur amour de l’Inde, ils nous déconseillent de commencer notre périple par Varanasi, qui semble cristalliser à leurs yeux tous les excès du pays. Après réflexion, le parcours est modifié, nous irons directement à Delhi… pas vraiment rassurées.

Mais notre rencontre avec Aurélie et Léo chamboule à nouveau le programme. Aurélie joue dans la Batucada (groupe de percussions brésiliennes) de Julie et nous avions vu le couple juste avant leur départ pour un tour du monde en août 2013. Ils sont déjà passés par la Russie, la Mongolie, la Chine, Taïwan et le Japon. Nos routes se croisent dans le Chitwan au Népal, un peu par hasard, surtout grâce à Liliane, la grand-mère d’Aurélie qui a trouvé notre blog sur internet et qui nous suit assidûment, incroyable !

Nous ne partageons qu’une journée au Népal et décidons de nous rendre ensemble à la frontière indienne ; voyage de 5h en bus. Aurélie et Léo ont prévu de passer par Varanasi et nous hésitons encore de notre côté. Notre crainte de nous y rendre s’estompe petit à petit : à quatre on sera plus forts ! L’ambiance au sein du quatuor étant en plus plutôt sympathique, on se dit qu’on pourrait poursuivre le voyage ensemble !

Allez hop, le quatuor passe la frontière en tuk tuk et embarque à bord d’un bus de nuit, pour un voyage de 10h… comment dire… SURREALISTE ! Collés les uns aux autres, impossible de poser nos têtes, les appuis têtes modèle indien sont trop bas, les genoux cognent sur le siège du devant, bref manque d’espace évident ! Mais le pire viendra plus tard dans la nuit, quand les premières gouttes de pluie commencent à tomber. Le chauffeur a trouvé malin de prendre son « bus d’été », c’est-à-dire, le bus sans essuie-glace ! On nous avait pourtant prévenues sur l’état des cars ou des bus en Inde, et nous, direct, on expérimente. Mais le voyage s’est bien déroulé alors tout va bien !

D’ailleurs, on a entendu tellement de choses sur l’Inde… après 2 semaines dans le pays, premier bilan :

De Varanasi, on nous avait dit :
« ça grouille de monde, c’est sale, les sollicitations sont permanentes et oppressantes et surtout, il y a des cadavres partout ! »

Nous, ce qu’on a vu, c’est :
« la vieille ville et ses ruelles étroites ‘nettoyées’ par les nombreux militaires présents à chaque coin de rue »
« les bouses de vache qui jonchent le sol… Autrement dit, ça pue la merde partout ! »
« des vendeurs et des conducteurs de tuk tuk qui n’ont pas du voir en nous des porte-monnaies sur pattes car ils nous ont laissées relativement tranquilles. »
« Varanasi dans le brouillard qui n’a, du coup, rien d’extraordinaire »

Nous, ce qu’on a fait, c’est :
« se faire inviter à un spectacle de musique par Ashok Pandey (ndlr : très célèbre joueur de tabla, THE percussion indienne). On pensait venir voir des percussions traditionnelles et on s’est retrouvé devant une grosse danseuse Bollywood enrhumée !
« s’endormir (la french team au complet !) comme des merdes pendant le spectacle à cause du chant et de la musique totalement hypnotique »
« s’échapper en douce de ce p*** de spectacle et se faire griller par Ashok Pandey himself ! »
« prendre un cours de tabla bien sympa avec le fils d’Ashok Pandey »
« aller deux fois au lassi shop survendu dans le Lonely car les lassis grenade-papaye ou à la fraise étaient des vraies tueries ! »

De Khajuraho, on avait lu :
« des scènes érotiques se succèdent en frises admirablement ciselées dans la pierre »

Nous, ce qu’on a vu, c’est :
« des temples et des temples et des temples et des temples… tous les mêmes ! Beaux, certes mais ça manquait d’érotisme… »

D’Agra, on avait vu :
«  des photos du Taj Mahal au lever du soleil, des photos du Taj Mahal au coucher du soleil, des photos des reflets du Taj Mahal dans le fleuve, du bleu, du rose, du orange… »

Nous, ce qu’on a vu, c’est :
« les portes du site fermées alors que le soleil se levait »
« pas grand chose parce qu’à 7h du mat’, on avait la tête dans les chaussettes »
« une épaisse couche de nuages gris et blancs qui cachait le soleil. Blanc sur blanc, on a vu que du blanc ! »

De Delhi, on nous avait dit :
« vous allez vous faire tripoter les fesses par les 16 millions d’habitants, il n’y a rien à faire, les gens sont mal aimables »

Nous, ce qu’on a ressenti, c’est :
« pas grand chose car nos fesses n’étaient visiblement pas aussi attrayantes qu’on pouvait le penser. Aucun pelotage, ni même un frôlage ! Du coup, on ne sait pas si on est déçu… »
« la fatigue. La french team n’a jamais été au complet, toujours au moins un malade (ou un feignant) resté à l’hôtel »
« le bon goût des plats dans un resto bien sympa ! Jusqu’à présent le piment était bien là mais cela restait fade »

Nous, ce qu’on a fait, c’est :
« écumer les monuments, mais là, nos 4 jours n’ont pas suffi à tous les faire !»
« se poser à la gare au moment de l’arrivée d’un train et regarder les wagons ‘classe populaire’ pris d’assaut par des hordes d’indiens, tous collés les uns aux autres, limite bagarre. Et le must, les voir passer par les fenêtres pour essayer d’avoir une place ! »
« passer dans les petites ruelles de la ville pour trouver du street art »

De Jaipur, on nous avait dit :
« c’est la capitale du Rajasthan. La ville est rose. Et puis c’est tout ! »

Nous, ce qu’on a vu, c’est :
« des bâtiments effectivement bien roses »
« le fort d’Amber qui vaut vraiment le détour »
« le Jantar Mantar (observatoire royal avec tout plein de trucs pour les matheux et astronomes en herbe) sous les conseils d’Aurélie et Léo. C’est à ce moment qu’on s’est aperçu qu’un truc vraiment chiant et moche pouvait être inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO ! »

D’Aurélie et Léo, on nous avait dit :
« bah… pas grand chose parce qu’en fait on se connaissait à peine. »

Nous, ce qu’on en retient, c’est :
« les 15 jours passés ensemble, à apprendre à se connaître, à apprivoiser nos caractères, à se marrer, à se moquer (d’Aurélie surtout !), à négocier… Merci les nouveaux amis d’avoir veillées sur nous pendant nos premiers jours en Inde et peut-être à bientôt dans le Kerala ! »

Bref…

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