Du 5 au 15 février 2014

Pour rejoindre le sud du pays, le Kerala, nous avons la possibilité de prendre le train pendant au moins 48h ou l’avion. Notre choix est donc rapide, mais moins économique, l’avion nous amènera jusqu’à Kochi (ou Cochin) en 4 heures. Peut-être est-ce finalement le plus sur moyen d’arriver quelque part en Inde…?

Arrivées à Kochi dans la soirée, nous sommes obligées de dormir en ville avant de rejoindre le fort. Malgré la nuit, la chaleur est accablante, suffocante.

Au petit matin, nous prenons le ferry, direction le fort. A peine installées, nous constatons que le « mécano » remplit le moteur d’eau : « c’est normal ça ? ». 5 minutes après le départ, l’équipage parle beaucoup, fort et les autochtones présents à nos cotés s’interrogent, limite l’inquiétude devient visible dans leurs yeux. 5 minutes passent et l’équipage nous demande de nous mettre à l’arrière du bateau car oui, nous sommes installées près de la trappe moteur. Le bateau se stoppe, le mécano ouvre la trappe et une épaisse fumée s’échappe… « Merde, si on coule, on a toutes nos affaires !!! ». 4 mecs rentrent dans le moteur bouillant, un bidon d’eau dans une main, une courroie en caoutchouc dans l’autre, ça bidouille 5 minutes et hop, on repart. « Et dire que la main d’œuvre pour un changement de courroie chez le garagiste est facturée 2 jours ! ».

Nous voilà à Fort Kochi, dans une homestay tranquille et cette chaleur… irrespirable ! Julie s’endort sur les tables de tous les restos ! Bref, on ne fait rien, mouvements limités et on boit des litres d’eau. La French team est recomposée, Aurélie et Léo nous rejoignent. Nous décidons de poursuivre le voyage vers l’intérieur des terres, en altitude à Munnar, au milieu des plantations de thé, histoire de trouver un peu de fraîcheur. Départ prévu à 8 heures du matin pour éviter la chaleur.

Un premier bus doit nous emmener à la station de bus de Kochi. Nous embarquons dedans avec nos énormes sacs, heureusement il n’y a personne dedans. Mais rapidement, des hordes d’indiens commencent à investir les lieux, nous, de plus en plus coincés sur nos sièges et nos sacs quelque peu piétinés ! Le bus s’arrête, le contrôleur nous dit de descendre, Léo et Aurélie descendent, nous leur passons 3 sacs et le bus repart… « Mais qu’est-ce-qu’ils font ? EHHHHHH STOOOOOPPPP !!! ». 300 mètres plus loin, le bus stoppe, le contrôleur et le chauffeur sont hilares ! « STUPID ! ». Et là, on s’aperçoit que ces cons nous ont abandonnés n’importe où, la station de bus n’est pas du tout là ! Un flic nous attrape un tuktuk et nous finissons le parcours, un peu énervés !

Billets achetés, le bus pour Munnar nous attend. Nous investissons les lieux avec d’autres blancs ! Comme tous les bus gouvernementaux, celui-la ne déroge pas à la règle, il est vraiment pourri. Clim’ économique et écologique : aucune vitre aux fenêtres, le vent circule librement. La carrosserie est rouillée et refaite de partout mais on commence à en avoir l’habitude. Le mécano détecte un bruit bizarre sur la roue arrière en faisant sa ronde d’avant départ : « ça siffle non ? », nous demande-t-il. Effectivement, ça siffle ! Tout le monde doit descendre et voilà que notre bus part en réparation au fond de la station, avec tous nos sacs à l’intérieur… On attend… on attend… un autre bus part pour Munnar mais nos sacs sont dans l’autre… on attend… Ah, ça y est !!! Ouf, tous nos sacs reviennent et nous partons avec une bonne heure de retard.

Comme d’habitude, le chauffeur se prend pour un pilote, pied au plancher, il double sans arrêt, frôle les camions. Quant aux tuktuk et aux motos, ils ont plutôt intérêt à se ranger ! Nous traversons un village quand, tout d’un coup, une explosion réveille tout le monde. Notre bus se range tant bien que mal sur le coté. La roue avant gauche vient d’exploser ! Tout le monde descend… On attend… un nouveau bus doit arriver dans 10 minutes, cool. Les 10 minutes indiennes se transforment en 1 heure en plein cagnard ! Heureusement, quelques boutiques à proximité vendent de l’eau sinon on serait lyophilisé ! Le nouveau bus arrive, déjà rempli à ras bord ! Aucun blanc n’arrive à rentrer et ça commence sérieusement à gronder dans la troupe. Surtout que personne ne cherche à réparer cette satanée roue et les heures tournent. Il fait vraiment chaud sous notre arbre. Finalement, un « bus de mécanos » arrive, ils changent la roue en une demi heure et hop, nous sommes repartis. Nous devions arriver à Munnar en milieu d’après-midi et nous n’avions donc pas réservé de chambres. En arrivant à 19 heures, tous les hôtels sont complets, nous sommes contraints de dormir à 4 dans une chambre sordide. Merci le bus !

Pour visiter les plantations de thé, nous décidons de louer une auto, un hôtel nous propose la journée pas trop chère, avec un chauffeur-guide. Parfait ! Le lendemain, notre auto nous attend devant la homestay. La blague ! Notre auto n’est autre qu’un gros tuktuk à quatre roues et notre guide, un chauffeur qui ne parle pas anglais. Le parcours est très vallonné et la blague se poursuit. Notre chauffeur coupe systématiquement son moteur dans toutes les descentes, en roue libre, tranquille… enfin il n’y a que lui qui soit tranquille dans l’habitacle !

Le lendemain, nous avons prévu de nous rendre au super point de vue sur les plantations de thé. Avec l’expérience de la veille, nous y allons en moto par nos propres moyens. Julie rêvait de chevaucher les routes sur la mythique Royal Enfield, cheveux au vent. Finalement, ce sera sur une vieille Honda 110cm³, c’est moins glamour ! Une fois intégré qu’il faut klaxonner dans tous les virages, c’est plutôt sympa. Par contre, Aurélie, il ne faut pas klaxonner en continu sinon ça ne marche plus !

Bilan, en Inde, circuler n’est pas forcément de tout repos, le stress est souvent au rendez-vous. Une fois compris que les transports ne sont pas seulement un moyen de se rendre d’un point à un autre mais de vrais moments de vie, des expériences qui enrichissent notre voyage, nous en apprécions davantage les diverses péripéties.

Le plus sur moyen de voyager reste finalement le train. Si leurs retards sont légendaires, nous avons été plutôt chanceuses de coté-là jusqu’à présent. Alors direction Alleppey et ses backwaters… EN BUS !

Bref…

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