Nous voilà enfin arrivées dans la vraie Asie. Fini les odeurs de curry, place à la citronnelle !

Première escale à Phnom Penh au Cambodge pour 3 jours. Après notre période d’inactivité, nous enchaînons les visites, palais royal et autres temples bouddhistes de la capitale. Tous les touristes se font « bénir » par un moine, en échange de quelques billets, oui ici non plus, rien n’est gratuit. Mais nous ferons dans l’originalité. Au détour d’un petit temple, entre deux stupas perdues, un papi nous invite à rentrer. Il nous ouvre la porte, nous découvrons une pièce toute sombre et un petit bouddha noirci. Et voilà que papi, clope au bec, commence son cérémonial, prononce des paroles magiques, nous jette de l’eau au visage, nous enfume d’encens. Déjà sous l’influence de bouddha, nous lâchons un billet. Bref, nous avons été bénies par le vieux gardien !

Puis nous poursuivons par le passage obligé de l’histoire sombre du Cambodge, l’ère Pol Pot. Visite de la prison S21, nous arpentons les couloirs au milieu des cellules, sur des panneaux, comme pour ne pas oublier, des milliers de photos de visages et ces regards… Nous enchaînons avec les killing fields, les camps d’extermination à l’écart de la ville. Il n’y a plus grand chose à voir certes mais des os et des vêtements continuent à remonter et à resurgir du sol !!! Ca donne vraiment la chair de poule, nous sortons de ces visites vraiment bousculées. Difficile maintenant de croiser un vieux dans la rue sans se demander s’il a été torturé, esclave des camps de travail ou tortionnaire…

Après tant d’émotions, un détour par Battambang, petite ville tranquille aux accents coloniaux, permettra de recouvrer nos esprits. Nous optons pour des visites plus legères et même des attractions dignes de disneyland, le Bamboo-train. Une petite plate-forme en bambou, comme son nom l’indique, un moteur et nous voilà lancées sur une voie unique au milieu des champs. Lorsque un autre « véhicule » arrive en face, on descend, la plate-forme est enlevée et mise sur le coté. L’autre passe, on remet tout sur les rails et hop c’est reparti ! Totalement inutile, un vrai piège à touristes mais on a bien rigolé.

Le soir, ce sera la belle surprise de Battambang. Nous allons à l’école Phare Ponleu Selpak qui forme les jeunes à la peinture ou aux arts du cirque. Nous déambulons dans le parc en attendant le spectacle et là, oh surprise !, les murs extérieurs d’un bâtiment sont entièrement peints et l’oeil averti de Julie reconnaît immédiatement les dessins d’une de ses idoles de street art. Deux dessins de Julien Seth Malland recouvrent les murs. Julie est… comment dire… submergée par l’émotion ! Bon j’en conviens, j’exagère un peu !

Nous voilà requinquées et prêtes à affronter la folie d’Angkor. Dans notre esprit, Angkor est une succession de gros cailloux posés sur des hectares de sable, des cars qui vont d’un temple à l’autre et déversent des hordes de chinois, de coréens, avec leurs gros appareils photos ! Bref, un truc super ennuyeux mais incontournable. Nous décidons d’y aller en vélo, le site n’est qu’à 8 kilomètres de notre hôtel.

Sur les cailloux, nous avons vu juste, mais quels cailloux ! Les temples sont grandioses. Angkor Wat, le plus populaire, n’a pas pour autant remporté tous nos suffrages. Bayon, avec les visages qui apparaissent dans la pierre, tout comme Ta Prohm où les arbres multicentenaires ont véritablement englouti les temples… Quel spectacle, c’est magnifique !

Quant aux chinois et coréens, nous avons du tourner à contre sens de leurs circuits car nous n’en avons vu que sur 2 ou 3 sites et heureusement ! Ils sont déchaînés, par groupe de 50, ils inondent les lieux, se prennent en photo chacun leur tour, dans tous les recoins, toutes les portes et dans toutes les positions. Finalement cela devient aussi un spectacle de les regarder. Mais impossible de prendre nous-même des photos.

Heureusement, les cars ne peuvent rentrer, seuls les vans de 10-15 personnes ou les tuktuk pénètrent sur le site d’Angkor. Quelle riche idée donc nous avons eu de pendre des vélos ! Cela permet tranquillement d’aller d’un site à un autre, de s’aérer et surtout de rester alerte toute la journée compte tenu de la chaleur. En tuktuk, nous aurions sombré !

Mais Angkor c’est aussi la forêt, la jungle, des villages, des rizières où nous nous arrêtons à loisirs. Sur le bord de la route, nous repérons un joli petit « café », chez Chita, une femme d’une cinquantaine d’année. Nous nous installons, elle dépose un menu et s’enfuit précipitamment dans sa cuisine. Les minutes passent, elle ne revient pas. Un peu surprises, nous la rejoignons, elle s’affaire et évite de croiser notre regard. Nous nous adressons à elle, elle ne parle pas un mot d’anglais et semble paniquée par notre présence. Commence alors une véritable pantomime entre elle et nous, mais difficile de faire comprendre « café au lait glacé ». Finalement, Julie décroche son lonely planet, page dictionnaire et se lance dans le cambodgien. Miracle, elles se comprennent, Chita retrouve le sourire, part à fond dans la maison d’à coté et revient avec du lait qu’elle nous montre triomphalement. Bref, julie parle le cambodgien !

Siem Reap se situe près d’un énorme lac, Tonlé Sap, alors nous ne pouvions terminer notre séjour sans la visite d’un village flottant. Départ à l’aube en voiture climatisée… Oui, là, on n’en pouvait plus ! Direction Kompong Pluk. Le chemin poussiéreux longe un cours d’eau et nous arrivons à un embarcadère « il n’y a vraiment pas beaucoup d’eau ! ». Nous voulons à bord d’un vieux rafiot bruyant qui remonte le courant. Rapidement, nous voyons apparaître le village. Chaque maison est perchée sur un enchevêtrement de poutres en bois à 5 mètres. Et oui, en saison sèche, le village ne flotte pas !!! Un peu surprises au début, finalement, on trouve vraiment pas de mal de voir comment c’est foutu aussi, les structures sont impressionnantes et les pêcheurs s’animent tout autant près de l’eau.

Bilan, ce séjour a été éprouvant. On a quand même parcouru plus de 80 bornes à vélo. Heureusement, la Rhumerie Georges, tenue par un couple de réunionnais installé à Siem Reap depuis 2 ans, a adouci nos soirées. Les petits rhum arrangés et la rougail de saucisses ont ravi nos estomacs !

Bref…

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