Chacun sait à quel point Pascale aime les animaux : les petits lapins, les petits oiseaux, les petits poissons, les petits chats. Mais ceux qui la connaissent vraiment savent qu’elle les aime de loin, voire de très loin. Or difficile de passer une année à voyager à travers le monde sans faire de nombreuses rencontres.

A peine deux mois que nous sommes parties et la liste des créatures que nous rencontrons s’allonge de jour en jour : chiens, chats, mules, volailles, chèvres, moutons, cochons, oiseaux, biches, crocodiles, sangliers, gazelles, éléphants, poissons, tortues, buffles, singes, vaches et plus récemment des dromadaires.

Il faut être présent à ses côtés pour voir, comprendre, analyser le phénomène puis se moquer. Pascale est capable d’apercevoir, à des kilomètres à la ronde, un troupeau de vaches ou encore une meute de chiens : « non mais tu as vu comme elle est énooooooorme celle-là ?! », « elle a des cornes gigaaaaaaaantesques ! », « mais, elles se donnent des coups, non ? », « tu as vu comme elle l’a dégagée, l’autre ?! » ou encore « mais pourquoi il vient vers moi en courant ? », « il vient de grogner là non ? », « j’aime pas comme il me regarde celui-là ! ». Et de changer de trottoir, de monter sur n’importe quel élément en hauteur, voire même de rebrousser chemin ; le risque de frôler la bête étant bien évidemment plus important que celui qu’elle vous ignore complètement.

Il est important ici d’expliquer que 1) les vaches étant sacrées dans ce pays, elles ne font que bouffer 24h/24 et ne se soucient guère du monde alentour (sauf si vous avez de la nourriture à leur offrir) et que 2) les chiens ont un vrai statut de chien, c’est-à-dire qu’ils sont dans la rue et qu’ils ont une peur bleue des humains qui les frappent ou leur lancent des objets. Lever le petit doigt suffit donc à les faire décamper.

L’aventure « rencontre animalière en Inde » aurait pu s’arrêter aux vaches, aux singes et aux chiens si nous n’avions pas décidé de faire un safari dans le désert : 2 jours à dos de dromadaire et une nuit à la belle étoile. On aurait pu penser que les animaux les plus effrayants, serpents et autres renards des sables, auraient surgi en pleine nuit. Que nenni ! Les pires animaux que nous ayons rencontrés étaient des bêtes diurnes et nous étions dessus ! Dès les premières minutes, Pascale a su que ces deux jours allaient être longs et éprouvants.

Il a d’abord fallu monter sur la bête : « lean back » (ndlr : penchez-vous en arrière) que lui a dit le chamelier. Mais dans la tête de Pascale « lean back » ne veut rien dire. Alors quand l’animal s’est levé, son sourire, si mince fut-il, s’est crispé en une fraction de secondes.

Puis il a fallu se tenir : une main devant, une main derrière, les jambes trop écartées par le gabarit de son dromadaire… Deux fois deux heures ! Quatre longues heures à basculer d’avant en arrière, de gauche à droite.

Et lorsque Raju (le petit nom de la bebête de Pascale), de son âge plus qu’avancé, a senti la femelle à des kilomètres à la ronde (tiens, un air de famille ?), il a fallu se cramponner et subir les glougoutements de ce vieux pervers sénile.

Alors, après une nuit bien mérité, Pascale a abandonné et s’est mise à marcher, toute une matinée, à côté des dromadaires, sous une chaleur écrasante et à vive allure (ça marche vite ces bestiaux !).

« Une journée de plus et elle portait le chameau » (merci CatH1 pour cette belle phrase de conclusion…)

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